Le soleil n’est pas le seul à réussir ses mirages. Le brouillard s’affirme non moins bon magicien, qui métamorphose en novembre anglais un juillet suisse. Ainsi, le grand sanatorium, maître de la tempête géologique, en parfait équilibre au sommet d’une vague rocheuse, ce bâtiment, dont les balcons gréés de stores et l’impeccable majesté fraîche repeinte, déjà, par plein beau temps, incarnaient, de la caravelle au transatlantique, l’idée générale de navire, a su profiter de cette brume pour devenir plus et mieux que symbole et entreprendre un voyage parmi les énigmes, non de montagne, mais de mer du Nord. Ainsi se perd jusqu’à la notion de continent. Nul n’ose plus imaginer, en frontières au désert liquide, ces plages, qui seules apaisent les pieds de l’inquiétude. La prison de vapeur polaire, le bagne d’opaque ennui, qui donc tenterait d’en escalader les murailles ? Pas un optimisme n’est assez vigoureux pour espérer une île même encerclée de Gulf-Stream négatif et frissonnante à l’i
Regard sur l'Oeuvre de Charlotte, Emily et Anne Brontë